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        20 au 28 juillet 2018

 

9 août 2016 2 09 /08 /août /2016 18:27

Le thème des Rencontres étant placé cette année sous le signe du conte, du récit, je me suis permis cette petite histoire.

Pierre Rey.

 

 

 

Comme chaque soir de cette dernière semaine de juillet, les amoureux des
Rencontres commencent à s'aligner devant la porte fermée de la salle de concert. Les premiers sont là deux heures avant le début prévu, ils espèrent trouver ainsi une place d'où ils seront confortables pour bien voir et bien entendre.

L'ambiance est bon enfant, beaucoup se connaissent, d'autres se retrouvent  d'année en année et on échange les derniers potins du coin, les dernières découvertes et les espoirs futurs.
Soudain, on entend, venant de derrière la porte toujours fermée, une mélodie qui s'élève. Au début peu y prêtent attention, on pense que ce sont les musiciens qui  répètent.

 

Mais petit à petit la mélodie se fait plus orchestrée, la musique, bien que légèrement étouffée par la porte close, se fait plus ample, plus enlevée. Les gens se taisent les uns après les autres, quelques commentaires encore "on dirait du Boulez"- "c'est Ie coup d'archet de Jean-Guilhen" -"ce doit être les jeunes talents" puis le silence se fait et la cinquantaine de personnes présentes se laisse envahir, envoûtée par une musique magique qui semble venue d'ailleurs. 

Les cordes, au moins un sextuor, entraînent la pensée dans un tourbillon de joie, la clarinette apporte son timbre chaud de la réflexion et la flûte traverse parfois tout cela pour nous élever vers des hauteurs inconnues. Le piano est le maître qui fait vivre et cohabiter I'ensemble.


Dans un majestueux accord final, la musique s'arrête laissant les auditeurs, malgré eux, dans un silence profond.

C'est alors que la porte s'ouvre et que les premiers entrent dans la salle. Sur la scène six chaises avec leurs pupitres, deux pupitres en position haute, le piano est ouvert. Curieusement sur les chaises sont disposées des vêtements.

 

Sur la chaise du premier violon, une belle écharpe de soie multicolore traîne jusqu'à terre ; déployée elle doit pouvoir couvrir six à huit chaises. Sur la chaise d'à côté une écharpe de laine bleue, plus courte. Sur celle d'après une veste polaire d'un bleu sombre un peu délavé.

 

 

Et ainsi de suite, sur le pupitre de la flûtiste est accroché un petit sac de sport vert foncé et sur la dernière chaise un pull jaune impérial roulé en boule. Sur un pupitre, une partition a été oubliée et on peut lire le titre de l'oeuvre : "fantaisie pour foulards, écharpe et autres colifichets".

Une autre surprise attend les premiers entrants, sur les chaises des premiers rangs plus d'écharpe, plus de foulards de pulls ou de sacs. Tous sont sur la scène ayant suivi, à I'instar des enfants du flûtiste de Hamelin, les musiciens. Alors, les premiers peuvent prendre place dés les premiers rangs, récompensés ainsi de leur attente, puis chacun et chacune en fonction de son rang d'arrivée au concert.

Pierre Rey

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Publié par Rencontres Musicales - dans Propos d'adhérents
1 juin 2016 3 01 /06 /juin /2016 15:59
Ansi la pluie...

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Compte-rendu d'une "rando particulière" : 29 mai 2016.         

Jean-François Queyras

 

Sixième concert-randonnée des Rencontres Musicales de Haute Provence :

« AINSI LA PLUIE... »

En paraphrasant Henri Dutilleux (Ainsi la nuit...), je voudrais évoquer ce sixième concert-randonnée qui, au vu des circonstances météorologiques particulières, a pris une tournure aussi singulière qu’inattendue...

 

Adieu la longue et minutieuse préparation qu’avec Hubert et Geneviève Blond nous avions effectuée sur trois journées en arpentant sentiers et piste de la Montagne de Lure. Il risque de pleuvoir !

 

Trois jours : Une première journée avec la découverte d’un magnifique parcours qui, à terme, se révèle trop long et trop ardu. Une deuxième recherche pour trouver une meilleure voie de descente nous amène dans une combe infernale pentue, glissante, bardée de branches et de troncs tombés. Impraticable. Et une troisième avec, enfin, le chemin idéal, agréable et équilibré.

 

Adieu cette belle voie, la pluie arrive !

 

Adieu les deux lieux magiques prévus pour les moments de musique, le premier face à une vaste vue des Alpes à la Durance, l’autre dans l’intimité d’un hêtre séculaire. Deux endroits pas faciles d’accès.  Oui, adieu, il va pleuvoir !

 

Les prévisions météorologiques sont exécrables. Pas question de risquer la moindre averse sur les quatre violoncelles de la ballade de la balade ! Une solution de repli doit être trouvée.

 

Mercredi 25 : Station de Lure. Nous demandons à Audrey de la Sauvagine si nous pouvons nous réfugier dans son restaurant. À cause de sa clientèle habituelle des dimanches, elle est un peu réticente et nous suggère de demander à la Communauté de communes l’usage du « Caillou », ce nouveau bâtiment construit pour l’accueil des randonneurs, skieurs et lugeurs. Retour immédiat par Charembeau pour rencontrer André Berger vice-président de la Comcom qui nous donne un accord de principe confirmé le lendemain par Fanny Planche chargée à la Comcom de la gestion du « Caillou ».

 

Jeudi 26 : Remontée à la station. Visite des lieux, heureuse surprise. Récupération de la clef et du code d’accès.

 

Samedi 28 : À nouveau à la station. Aménagement de la salle, prévisions de la journée et reconnaissance de deux parcours pédestres possibles pour le cas où la météo permettrait un moment de marche... Tout reste au conditionnel. Nous renonçons au parcours initial. Maintenant il faut qu’il pleuve sinon personne n’y comprendra rien.

 

La nuit est agitée. Je me lève à trois heures... Ouf, il pleut !!!

 

Dimanche 29 : Il pleuviote. Au sommet de Lure, un épais brouillard étouffe le paysage. À part sept absents, sans doute effrayés par le temps, les inscrits, dirigés directement vers la Station de Lure, sont tous là, interrogatifs mais confiants. Heureuse découverte du « Caillou » intérieurement séduisant mais dont l’architecture extérieure est quelque peu desservie par une couleur de crépi peu avenante... !!! Heureusement il est sombre sinon, dans le brouillard, on risquait de ne pas le trouver !

 

Premier moment de musique : La salle est très claire. Les grandes baies vitrées ne nous révèlent que le brouillard et un rideau de pluie. Mais tout se concentre. Boismortier, Fauré, Haydn, Bloch, Haendel, Grieg, Strauss... Le son, la proximité avec les musiciens, la diversité du programme, l’intensité de l’interprétation, la simplicité, l’humour, la décontraction, les chaises musicales et l’émotion aussi, intense... tout concourt à la magie de ces instants exceptionnels. Nous sommes tous pris. La concentration est extrême, les visages rayonnants.

 

Il pleut encore ! Pas question d’aller marcher pour le moment. Avec Véronique Marin, Diana Ligeti, Raphaël Perraud, et Michaël Tafforeau, nous amorçons un échange spontané. Nos quatre musiciens, en se présentant évoquent leur activité pédagogique, la formation qu’ils ont reçue, celle qu’ils essaient, en tant que professeurs, de mettre en pratique : technique, artistique, psychologique, humaine simplement... Suite à une question de Bertrand, c’est l’histoire de leurs instruments qui nous est contée, la relation avec ce compagnon de tous les jours qui est bien plus qu’un simple outil. Passionnant, révélateur. Nous percevons ce qu’est leur vie dans toute sa diversité comme interprètes, pédagogues, artistes, femmes et hommes vivants et attentifs. Et l’échange est conclu par Michaël qui nous offre un incroyable tour de magie dont il a le secret.

 

Quoi qu’il arrive, la journée est gagnée. Quelque chose est passé que nous n’oublierons pas.

 

Pique-nique à la Sauvagine, à l’abri. Une façon de remercier Audray qui nous a orientés vers ce lieu qui se révèle idéal pour ce genre d’échanges.

 

Deuxième moment de musique : d’Offenbach à Carmen de Bizet en passant par Tortelier, Popper et des ragtimes, le miracle continue à tel point que les nuages commencent à s’alléger et vont permettre à ceux qui le souhaitent, une bonne marche, partie intégrante de cette journée aussi aléatoire qu’inattendue qui s’achèvera autour de quelques biscuits et d’un verre de jus de pommes.

 

« Ainsi la pluie ».

Elle nous a amenés à ouvrir des perspectives qui peuvent se révéler utiles pour les années à venir... De quoi réfléchir.

 

Merci la pluie, diront certains !                             

Ansi la pluie...

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Publié par Jean-François Queyras - dans Propos d'adhérents
19 janvier 2016 2 19 /01 /janvier /2016 17:47

 

Une fidèle amie des Rencontres nous fait part de ses découvertes :

 

J'ai découvert sur le site concert.arte 6 videos très intéressantes à l'occasion du décès de Pierre Boulez.

Il y a en particulier "Répons", "Sur Incises" et deux videos intitulées "Pierre Boulez, un certain parcours" dans lesquelles Pierre Boulez commente lui-même les choix des compositeurs contemporains dont il dirige les oeuvres pour les deux concerts donnés à Paris pour ses 85 ans .

Il y a aussi deux autres concerts dirigés par lui.

BOULEZ sur le web

.

http://concert.arte.tv/fr/pierre-boulez

.

Ces videos sont disponibles jusqu'au 25 janvier 23h59

.

 

Il y a aussi beaucoup de documents sur le site de la Philarmonie de paris

(interview, master-clas, concerts...)

BOULEZ sur le web

.

http://philharmoniedeparis.fr/fr/disparition-de-pierre-boulez

.

qui semblent disponibles jusqu'au 30 avril 2016

.

 

Merci Isabelle

Bonne lecture et bonne écoute à tous.

 

 

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Publié par Rencontres Musicales - dans Propos d'adhérents
14 septembre 2013 6 14 /09 /septembre /2013 14:29

 

Dans son émission « Suivez le chef » rediffusée le vendredi 30 août sur France Musique, Stéphane Grant interrogeait Yannick Nézet-Séguin, jeune chef québécois qualifié par « The Independant » comme « étant certainement le talent le plus extraordinaire de sa génération ».

Probablement un très grand chef à venir.

 Yannick-Nezet-Seguin.jpg

Il est actuellement :

            Directeur musical de l’orchestre de Philadelphie.

            Directeur musical de l’orchestre Philharmonique de Rotterdam.

            Chef invité du Philharmonique de Londres.

            Directeur artistique et chef principal de l’orchestre de Montréal.

 

Jean-Guihen a joué sous sa direction avec l’orchestre de Rotterdam pour une tournée en Chine en juin dernier. Il a été totalement enthousiasmé par cette collaboration avec lui.

 

Dans cette émission « Suivez le chef... » Yannick, dans son langage québécois, déclarait :

« Il est important pour le public de sentir que les musiciens et les chefs sont des gens humains, qui ont des émotions, des états d’âme, une histoire, des embûches, des succès et c’est là peut-être la ligne assez délicate. En même temps, c’est important de montrer à ce public que même si on est des humains comme tout le monde,‘ça prend des attitudes quand même assez spéciales’ pour faire ce qu’on fait. Mais je suis d’avis qu’on va montrer à quel point que ce qu’on fait encore plus lorsque les gens peuvent goûter un petit peu à ce qu’on fait en disant : « Mon Dieu, il y a tout ça derrière... », des répétitions ouvertes, des ateliers, etc...

 

Autrement dit, c’est utile de montrer au public tout ce qui doit se passer avant un concert : travail, répétitions, discussions, réflexion... pour qu’il puisse prendre conscience que ce qu’on fait est tout de même assez spécial et comporte des exigences assez particulières.

...

Parler au public avant les concerts, c’est important. Parler, c’est se rapprocher des gens, c’est enlever l’aspect coincé de notre monde. Être en silence dans une salle, goûter les œuvres, goûter la ligne de pensée d’un compositeur, d’un chef-d’œuvre, c’est pour ça qu’on demande le silence. Mais, à tort, souvent les gens pensent « Oui, on est là ; noir et blanc, ils font leur truc, ils s’en fichent qu’on soit là ou pas ». Parler, c’est donner un certain lien, ce lien est bien peu de choses, mais il contribue à faire que l’électricité qu’on veut vivre au concert est présente.

 

Alors toutes ces choses : parler aux gens, faire plus d’interviews, parler aux media, ouvrir les répétitions, c’est excellent. Quand les gens viennent dans nos salles, il faut qu’ils puissent vivre un grand moment et ça c’est le plus important, faut jamais le perdre de vue. »

 

Ces paroles pleines de simple humanité m’ont beaucoup fait penser à ce que depuis 31 ans, nous avons essayé de réaliser aux Rencontres :

 

- Faciliter le lien entre le public et les musiciens, montrer à la fois leur côté humain universel et la facette « spéciale » engendrée par les exigences de leur métier de musiciens et leur état d’artistes.

 

- Ouvrir les répétitions pour permettre à ceux que ça intéresse de prendre conscience du fait que l’interprétation est le résultat d’un travail minutieux et exigeant musicalement et humainement avec la mise en place d’une vision globale et détaillée d’une œuvre. Le public peut percevoir les musiciens à la fois dans leur métier d’artiste et dans leur comportement humain.

Je me souviens des réticences compréhensibles des musiciens lorsque nous avons suggéré, il y a bien longtemps, que des répétitions puissent devenir publiques. Les musiciens n’avaient pas alors la maturité qu’ils ont acquise aujourd’hui. Il m’a fallu insister et batailler pour en faire accepter le principe dont tout le monde aujourd’hui se félicite.

 

- « Il faut parler au public » dit Yannick Nézet-Séguin. Chaque année, je me pose la question : « Est-ce que les présentations que nous assurons, les musiciens et moi, sont utiles, acceptables, intéressantes... » Ce que dit ce chef à ce sujet conforte le choix que nous avons fait, même dans son imperfection. Plusieurs personnes ont exprimé, sous différentes formes et à différentes époques, ce qu’ils ressentent aux Rencontres. Je cite l’une d’entre elles : « Tous les ans nous faisons la différence entre les Rencontres et d’autres festivals auxquels nous assistons. Souvent il manque ce quelque chose que l’on trouve aux Rencontres : cet esprit, cette simplicité, cette joie des musiciens qui se donnent totalement... »

 

C’est tout un ensemble : musiciens, bénévoles, public, qui fait que les Rencontres sont ce qu’elles sont et qu’elles continuent de l’être. Continuons à travailler dans ce sens pour que « lorsque les gens viennent dans nos salles, ils puissent vivre un grand moment. »

 

 

 

                                                                                  Jean-François Queyras

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Publié par rencontresmusicales - dans Propos d'adhérents